Bonjour à tous, allez je me lance en expérant que le sujet n'ait pas été déjà traité trop souvent .
Cela fait plusieurs années que je cherche à greffer un beau pêcher d'environs 9 ans car il est très sensible à la cloque et ses fruits sont immangeables, ils restent verts et durs.
Il habite dans les Landes (Sudouest) à 30km de l'océan, le "sol" c'est du sable, on peut avoir plus de 2 mois en été sans une goutte d'eau et jusqu'à 42°, et à l'inverse des mi-saisons douces et -très humides-.
Voila mon ami le pêcher-franc (ou brugnonier, je sais plus) , qui est issu d'un semis, et que j'ai installé en terre vers 2011 :
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Il est beau n'est-ce pas ? Je l'ai un peu taillé pour le conduire en verger, et sa production de fleurs au printemps est précoce et collossale.
Contre la cloque, j'ai tenté plein de méthodes douces : coquilles d'oeufs suspendues, fil de cuivre entouré, cuivre + zinc enterré, plantation d'ail au pied arrosage au levain boulanger dillué, bicarbonate de soude, incantations, tree-hugs etc... sauf la bouillie bordelaise car tiens à maintenir un sol vivant. Donc comme je le citais plus haut, ici c'est pas le froid que l'on craint, c'est les 99% d'humidité 6 mois par an et des températures clémentes, c'est la fiesta fongique
Mais bon comme cela n'est pas son seul défaut, parlons plutôt de la greffe.
Mon père m'a enseigné cet art alors que j'étais encore enfant, mais je n'ai malheureusement que peu pratiqué.
Je reste débutant mais avec quelques jolies réussites de poirier sur aubépine, pommier sur pommier franc, et un peu de cerisier.
Mes premier essais sur ce pêcher ont été en écusson sur oeil dormant, prélevés sur deux différents pêchers commerciaux de mon jardin (un sanguine précoce, et une autre blanche, toutes deux peu sensibles à la cloque)
Pour la méthode, j'ai pratiqué en écusson en début septembre, avec les indications que l'on peut trouver partout, en laissant un peu de bois derrière l'oeil triple, mastic et puis patience. Dans tous les cas (environs 10 essais sur des petites branches et aussi le tronc) l'oeil a séché très vite et a fini par tomber avant le printemps. Faut dire qu'en septembre il fait encore très chaud et très sec par chez nous.
Alors au printemps suivant, l'arbre prenant de plus en plus de volume et toujours cette cloque incurable, je me décide à lui faire une coupe plutôt sévère je l'admets :
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Après quelques lectures sur ce forum, en fin février d'une année très douce et de floraison précoce j'y colle une quizaine de variétés différentes : 3 pêchers, deux amandiers, 2 abricotiers... avec différentes techniques de greffage : fente, écusson, anglaise, et en biais (je sais plus le nom). Je lui ai laissé une branche à lui en cas.
J'avais fait un petit reportage : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1571138649566299&set=a.1571136929566471&type=3&size=992%2C744
Mais malheureusement aucune greffe n'a pris non plus, assez rapidement les greffons ont tous séchés. Je n'ai pas eu d'écoulement de gomme car j'avais tout bien mastiqué, mais aucune réussite c'est quand même dommage, mais c'est quoi son problème à cet arbre ?
Enfin il a une telle vigueur qu'en 2 ans il avait repris un port aussi important qu'avant ma "mutilation".
Je suis pas d'un tempérament à laisser tomber, alors en mars dernier j'ai fait deux greffes par approche sur ce même récalcitrant.
J'ai semi-enterré deux pots contenant un abricotier et un autre une pêche de vigne. Je les ai greffés en approche, mastiqués et bien ligaturés puis "libérés" en juillet, j'ai coupé la branche venant de l'arbuste en pot pour le laisser alimenté uniquement par mon gros vieux, et là miracle, les deux ont pris, feuillage abondant et au printemps suivant les deux commencent leur débourrage !
Sur cette photo on devine encore la branche qui venant depuis en bas à gauche de l'abricotier en pot :
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Je n'avais pas fait sur le moment de photos de la méthode, mais je viens de reproduire la même, et j'ai préparé quelques photos, cette fois-ci c'est dans l'autre sens : je greffe des scions francs en pot avec des variétés productives en terre de mon jardin :
J'approche le pot de mon scion issu de semis d'une branche basse de mon pêcher connu :
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Je fais une incision qui coïcide sur chaque branche :
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Une solide ligature au raphia :
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Ensuite un bon mastiquage ou cellophane, une bande pour repérer la variété, et surtout un bon arrosage des deux.
J'en ai profité pour éclaircir un peu les branches des deux individus afin de concentrer la sève sur la suture, tout en laissant un tire-sève en tête sur chacun.
Je prévois de séparer les deux avant l'été puis de planter en terre le pêcher avec sa nouvelle variété.
Je manquerai pas de vous faire un retour.
Merci de m'avoir lu
Cédric
Message modifié 1 fois ; la dernière fois le 12/02/2020 18:01 par ceddz