Interessant comme remarque. J'avais toujours été persuadé du contraire : c'était le fait de greffer un greffon prelevé sur un arbre fructifère qui accelerait la mise à fruits...
Donc les personnes qui font des hybridations - pommier par exemple - greffent les rameaux de plants de semis pour accélerer la mise à fruits? 
Ah ! J'avais déjà posé la question... Il me semblait moi aussi que ce n'étais pas possible... C'est très intéressant comme expérience hendy !
http://greffer.net/forum/viewtopic.php?t=889&highlight=mitchourine
_"Voici les joyeuses bases de la sélection génétique opérée par l'homme depuis le Néolithique. Mais cela prend du temps, surtout pour des fruitiers ! Et dans le cas du noyer, surtout de Juglans regia, la mise à fruit à partir des semis est particulièrement longue ! Je me posais donc une question : comment font-ils dans les centres de sélection ? Est-ce qu'ils attendent vraiment la mise à fruit; ou est-ce qu'ils accélèrent le processus en greffant dès que possible ces semis (sous entendu avant qu'ils mettent à fruit, et c'est là que le bas blesse car je pense que ce n'est pas bon de greffer des banches non fructifères !) ? En d'autres termes, plutôt que d'attendre 15-20 ans pour voir si ces 10 semis de J. regia possèdent les caractéristiques recherchées, est-il possible de greffer ce semis à 2-3 ans sur J. nigra, par exemple, pour voir le résultat 3-4 ans plus tard ?" _
André m'avait répondu
<i>"Voila la réponse de Mitchourine dans ses "oeuvres choisies" :
Nombreux sont ceux que séduit l'idée de greffer des plants hybrides sur les branches des arbres fruitiers adultes dans l'espoir de hâter la fructification de la nouvelle variété de semis. Il faut les prévenir qu'un tel procédé n'est efficace que lorsqu'on greffe des variétés anciennes, celles qui portent des fruits depuis longtemps, et non de jeunes plants hybrides qui n'ont pas encore atteint l'âge de la fructification. Pour ces derniers, le résultat est alors contraire : la fructification est retardée. De plus, une telle greffe fait en général perdre au plant de la nouvelle variété hybride la plupart de ses meilleures qualités et parfois même le rend presque sauvage. On le constate très nettement un an après la greffe, lorsqu'on compare la pousse greffée à celle du plant resté sur ses racines. Ce phénomène de dégénérescence est dû, premièrement, à l'opération même — un jeune plant n'est pas accoutumé à la greffe — puis à la cicatrisation de la plaie, c'est-à-dire à la soudure du greffon au porte-greffe; celle-ci expose le greffon à une certaine souffrance, car elle trouble des fonctions vitales essentielles de l'organisme de la plante; deuxièmement, à l'influence puissante du porte-greffe, variété ancienne qui influe intensément sur le jeune organisme du plant. Cette dernière circonstance amène une grande perturbation dans sa structure, car aux caractères de l'hybride viennent encore s'ajouter ceux du porte-greffe. Il en résulte un hybride végétatif. </i>
Cette info m'a été confirmée par la pépinière du Valois hier. Ils m'ont d'ailleurs précisé qu'ils prévoient de "sortir" prochainement une variété en test chez eux depuis une quinzaine d'années. Et que pour toutes nouvelles variétés, il faut prévoir un minimum de 10 à 15 ans pour commencer à évaluer son potentiel mais sur les milliers d'essais initiaux, nombreux sont ceux éliminés "au premier tour" pour cause de trop grande sensibilité aux maladies habituelles. Les hybrides qui restent sur la durée sont ceux qui arrivent à passer les premières années sans gros défaut apparent et quand la première fructification arrive, c'est la loterie. On peut avoir attendu 10 à 12 ans pour au final obtenir un fruit quelconque. Et même si le fruit est bon lors des 3 premières années, il faut attendre de voir si ses qualités se maintiennent sur la durée. Hybrideur est donc un métier pour personnes très patientes... "