Merci pour l'accueil! J'ai déjà appris pas mal de choses sur ce forum, ce qui m'a décidé à m'inscrire.
C'est très volontiers que je vous livre ma façon de faire, même s'il y a bien longtemps que je n'ai plus pratiqué (mais je vais m'y remettre, car j'ai un projet de haie fruitière!).
J'opère fin août, période où la température est toujours convenable; s'il fait trop sec, j'arrose préalablement les PG et les arbres prélevés pour qu'il y ait suffisamment de sève.
J'utilise un greffoir double pour détacher les greffons que je place aussitôt dans un petit récipient rempli d'eau, je prépare ensuite de la même manière les PG. J'applique ensuite les placages sur les PG en laissant un espace de 2 à 3 mm d'un côté1, pour éviter que le cal ne soulève le greffon. Je recouvre ensuite de cellofrais2, en laissant libre le bourgeon ainsi que le bout de pétiole.
Je n'utilise le greffoir double3 que pour couper transversalement, pour les découpes verticales je prends mon greffoir classique. Mais là n'est pas le point important car le besoin de précision n'est pas critique puisque je n'ajuste que d'un côté.
Voilà pour le gros de l'opération, rien de très original puisque je me suis inspiré pour l'essentiel d'un traité de greffage dont j'ai oublié le nom. Mais, "le diable est dans les détails", comme l'affirme un proverbe d'outre-Rhin.
Ce qui n'est pas expliqué dans le manuel et que m'a révélé un vieil expérimentateur en botanique, c'est la façon de lever l'écusson. Si l'on utile la spatule du greffoir pour lever l'ensemble du carré d'écorce, on est à peu près sûr de "vider" l'œil du bourgeon et donc d'échouer. Au contraire, il faut, à l'aide de la spatule, d'abord lever soigneusement l'écorce tout autour de l'œil. Ensuite, il faut pincer fermement le greffon en disposant les deux mains de part et d'autre de la tige, de telle façon que les deux pouces se trouvent côte à côte, d'un côte de l'œil. Il suffit ensuite de faire glisser les deux pouces tangentiellement à la tige pour sectionner carrectement le bois qui relie l'œil au reste de la tige.
C'est un peu long à expliquer mais très rapide et facile à faire.
J'ai eu aussi l'occasion de pratiquer la greffe sur table en anglaise compliquée et également en oméga (avec une machine) sur merisier et chêne.
1- Je n'ai pas pu comparer avec la méthode "jointive", car j'ai toujours fait uniquement de cette manière puisqu'elle me donnait de bons résultats.
2- Je découpe un tronçon d'environ 1,5 cm dans une grande bobine; j'applique à plat pour coller et pour étanchéifier, je plisse le ruban pour bien serrer le placage sur le PG.
3- Il s'agit d'un greffoir "maison", facile à fabriquer, dont je pourrais vous faire une photo si cela vous intéresse.